Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE SOIR S’ÉTAIT POSÉ…

Le soir s’était posé parmi le fouillis mauve
Des branches du jardin,
Si familier qu’on aurait pu, sans qu’il se sauve,
Le prendre avec la main.

J’allais, vêtu de brun et solitaire,
Humant l’odeur qu’au soir répand la terre.

J’allais, vêtu de brun, et je cueillis trois fleurs.
La première était belle, ouverte et très fêtée
En une corbeille où la courtisaient ses sœurs :
Je l’ai jetée.