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SI J’ÉTAIS FEMME ET QUE JE FUSSE BELLE…

Si j’étais femme et que je fusse belle
Et que je tinsse à moi, jeune, élégante et frêle,
Très aimable en somme,
J’ordonnerais qu’à peine dans la mort,
Pour qu’il ne devînt pas ce qui fait peur aux hommes,
On brûlât mon corps.

Ainsi dans l’air tout bleu d’une aurore, humée,
Mon âme s’en irait d’un vol rajeunissant,
Et mon tout petit moi s’en irait en fumée
Comme un léger encens.