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LES OPALINES

Et pour mieux enivrer la sérénité pâle
Où roule, exorbité, son gros disque d’opale,
De sa robe qui traîne elle accroche en passant
Le parfum des tilleuls dans l’ombre rêvassant.

III



Elle vient, comme vient en visite accordée
Une femme fautive et quelque peu fardée,
Apportant, inquiet, encor qu’il soit serein,
Le sourire aguichant d’un geste adultérin.

IV



Avec elle être seul comme avec une amante,
Boire le baiser frais de sa clarté dormante,
Emmêler quelque rêve à ses rayons d’émail,
L’avoir comme une lampe auguste de travail,
Ôh que cela m’émeut et que les nuits sont belles
Où je n’ai, pour veiller, d’autre compagne qu’elle !