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LES FILS DE LA VIERGE

En ce matin de fin d’été,
Les prés sont vêtus d’étincelles.
On dirait un voile argenté
De lumineuses coccinelles.

Le soleil pâle, endolori,
Ensommeillé dans de la brume,
Comme un enfant chétif sourit
A cette fête qu’il allume.

C’est délicat et virginal,
Et c’est frais comme est une bouche
Dont l’âge encore original
Au moindre baiser s’effarouche.