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LE REGARD EN ARRIÈRE

M’étant assis parmi la bruyère où sapinent
De maigres arbrisseaux avec des airs d’ennui,
J’ai penché mon regard qui s’embrume de nuit
Sur le versant de la colline.

Un ultime rayon tout juste en ce moment
Illuminait les prés de sa joie expirante.
Et des chants très lointains, le long des vertes pentes,
S’acheminaient tout doucement.

Quelques troupeaux paissaient l’herbe voluptueuse,
Une cloche tintait en l’oraison du soir,
Et dans le fond du val, un torrent, gros d’espoirs,
Roulait sa course impétueuse.