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Les Opalines


LE PRINTEMPS DANS LE JARDIN

La nature a tantôt la beauté d’un rayon,
Les fleurs ont du silence endormi sur leur bouche,
La pelouse frémit d’un vol de papillons,
Dont seuls, car endeuillés, les iris s’effarouchent.

J’ai dans mon âme en cet instant,
Dans mon âme aux éclats de sève,
Comme de la gloire qui lève,
Qui lève et fleurit en chantant.

Les grêles peupliers nonchalamment essaiment
Parmi l’azur du ciel leur blanc floconnement.
Sur les feuillages verts qu’ardemment elles aiment,
Les limaces sans bruit font leur chemin d’argent.