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POÉTA


I

La vallée est tout emplie de brume, d’une brume légère qu’éblouit, caché derrière, un rayon de soleil.

On entend la chanson fraîche du torrent qui coule à plat, et qui polit patiemment ses cailloux.

Et l’herbe des prés luit d’eau.

Et c’est comme un prélude attentif d’un glorieux spectacle.

La brume cependant, relevant le bas de sa jupe, l’accroche aux premiers pins qui paissent, échelonnés, les flancs de la montagne.

Elle s’élève doucement, la brume, très doucement, avec des précautions minutieuses de femme