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LA MORT

La mort, ce mot si bref et qu’on dirait qu’il plane
Quand il sort de la bouche, ainsi qu’un spectre froid,
Ne vous remplit-il pas, vous qui vivez, d’effroi,
Il me fait peur, à moi !… — Tiens, mes fleurs qui se fanent !

La mort !… Le dissolvant, où s’en vont notre chair,
Notre cerveau, qui sait !… nous tout entier peut-être !
Néant d’où naîtront ceux qui sont encore à naître !…
— Tiens ! c’est la fin du jour : on ne voit plus très clair.
 
D’où nous venons, mystère !… Où nous allons, mystère !
Nous sommes des moments, entr’acte bien comptés,
D’une inconsciente et stupide éternité.
— Tiens ! Je viens d’écraser une mouche par terre.