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telles ou semblables paroles. Trahit genitur am hic locus suo calore, menstruorum etiam decessio & confluvium fomitem in ea parte caloris parat. Itaque ut Vasa non illita, calido diluta humore, aquam in se trahunt ore inverso, ita attrahitur semen. Nec audienti sunt, qui partibus accommodatis ad coitum officialibus id fieri opinantur : nullo enim pasto sic fieri potest. Contra etiam evenit its, qui semen à muliere quoque emitti aiunt. Accidit enim ut postquam for as emiserunt, retrahant intro. Si quidem quod emissum est, misceri debet cum maris genitura : quod it a fieri supervacancum est. At vero natura nullam rem supervacane am facit. Quum autem excrementum foeminae in utero constiterit à maris genitura, quae simile facit ut lactis coagulum. Coagulum enim lac est continens calorem vitalem, qui partes similes ducit eodem, & unit, atque constituit. Et genitura ita se habet ad menstruorum naturam eadem enim natura lactis & menstruorum est. Itaque coactis iam partibus, corpulentus humor excernitur, obducunturque circum parte resiccescente terrena membranae, tum necessario, tum etiam alicuius gratia. Nam & calescentis frigescxentisve rei extrema siccescere necesse est : & animal non in humido, sed seorsum contineri oportet. Il est manifeste qu’Aristote veult entendre que la matrice tire la semence de l’animal à soy par sa chaleur : & que c’est apres que les purgations & menstrues ont cessé, & de leur chaleur ont preparé le lieu. A la comparaison desquelles lon peut dire de la matrice, comme de quelque vase de terre, qu’on ha fait cuire sans estre plombé, lequel estant tout abreuvé d’eau chaude, & luy ayant renversé la gueulle sur l’eau chaude, il l’attiré à soy par la vertu de la chaleur : tout ainsi la matrice attire la semence du masle. Il ne faut adjouster foy, dit il, à ceux qui dient que la conception se fait par certaines parties interieures accommodees à cest effect, servantes à la conception : qui est chose qui ne se peut aucunement faire. Comme aussi advient au contraire à ceux qui pensent que la femelle mette sa semence hors des vaisseaux dedans le genital qui reçoit le membre honteux du masle, & que la se meslants l’une avec l’autre, la matrice les tire au dedens. Parquoy Aristote entend que cela est chose outre le devoir de nature, qui ne fait rien d’inutilité en son ouvrage. Il est donc d’opinion, que la semence du masle peut entrer leans, & faire la generation, sans celle de la femelle : car ou il escrit, Quum autem excrementum foeminae in utero constiterit à maris genitura, Il fait puis une comparaison que l’excrement de la femelle, c’est à dire les menstrues, font tout ainsi que la tourneure dedens le laict : car la tourneure retenant une chaleur vitale, est comme la semence de l’homme entrant en la matrice avec les menstrues de la femme, faisants comme le laict qui se convertit en fourmage : car la tourneure, qui est matiere de fourmage, unit icelle substance, qui luy est semblable tout en une masse, separant d’avec le maigue qui est aqueux, & d’avec le laict qui est de la nature des menstrues : car communement les nourrices allaictants les enfants, si leurs menstrues les prennent, leur laict en diminuë & en devient mauvais : ou si elles deviennent grosses, leur laict se tarist. Tout ainsi faut dire que comme le laict & la semence sont sang ja digeré, aussi les menstrues sont de sang indigeste, lequel nature digere beaucoup mieux lors que le petit est leans quand il y est nourry. Parquoy la semence du masle entrant leans, est comme la tourneure dedens le laict, de laquelle se conjoignant avec les menstrues, est faicte une paste dure, comme advient en la tourneure faisant le fourmage, separant l’humeur plus corpulente d’avec la liquide, & ce qui est de plus solide, prend racine à la matrice en se couvrant de membranes, elle y demeure envelopée jusques à ce que tout