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Fauconnerie, qui les approuvent grandement pour repaistre un Faulcon, qu’on veult faire muer incontinent. Tels en sont les mots. Mettez grand peine (disent ils) de recouvrer menuz oyseaux, qui hantent les rivieres, nommez Bergeronnettes, qui sont petits, & ont la queuë longue : & parce qu’il y en ha de plusieurs maniëres, nous parlons icy de ceux qui sont vers. Cela disoit l’auteur du livre de Fauconnerië.

Du Culblanc, ou Vitrec.
CHAP. XII.


LE Culblanc est oyseau de la grosseur d’un Torchepot : sont manger est tant de verms de terre, que de chenilles qu’il trouve sur les herbes. Il suit communement les charues, & le labourage pour manger la vermine qu’il trouve en la terre renversee du soc. Sa contenance ressemble à celle du Rossignol, mais ne hante point par les grands bois, ainsi se tient par les petits buissons, & ne fait pas de grands volz. Si ce n’eust esté que l’avons veu voler par dessus les buissons de Crete, n’eussions osé l’affermer avoir quelque nom ancien, & de fait ne luy en trouvons aucun plus convenable que de le nommer en Grec Oenanthe, que Gaza tourne en Latin Vitiflora : qui est appellation conforme à ce que les Françoys le dient un Vitrec. Il fait son nid en quelque pertuïs, dans une vieille masure, quelquefois contre terre dedens le pas d’un beuf, ou dedans une carriere. Ce Culblanc est des couleurs, comme sensuit : C’est, que son bec, ses elles, ses jambes, & le bout de sa queuë sont noirs. Le dessus du dos est cendré. Son bec est proprement