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qui n’est chose moderne : car nous trouvons que Agripine, femme de Claude Cesar, avoit une Grive qui proferoit les mots en parlant, qui estoit au temps que Pline escrivoit son histoire. Il semble que les Romains les ayent engressees en cage, pour les vendre en plain marché : car Varro dit, que le fumiër prins des cages des Grues est le meilleur qui soit pour engresser les champs. Martial dit, Inter aves Turdus, si quis me judice certet, Inter quadrupedes gloria prima Lepus. Maintenant que voulons donner enseignes de la Grive, dirons qu’elle est beaucoup plus grande qu’une Litorne. Aristote au lieu susdit, l’ha comparé à la grandeur d’une Pie. Or est-ce qu’elle ne tient constamment sa couleur, comme aussi Aristote l’ha bien observé : toutesfois la plus commune est, que le dessus de sa teste & du col, est quelque peu plus obscure, & undoyee de couleur plombee, que la Litorne. Les extremitez des plumes de ses aelles, & de la queuë, qui est asses longuette, sont quelquesfois bordees de blanc. Elle ha les pieds, & les jambes de couleur blanchette, tirant sur le jaulnastre. Les oyseleurs, qui ont moyen d’engresser les Grives, & touts autres oyseaux, qu’ils prennent en vie, les mettent dedens une voliere, qui ha l’huis bas, & estroit, en lieu obscur : & font venir l’eau leans par conduits estroits, à fin que les oyseaux ne soyent mouïllez, & gastez de la fange. Aussi fault ne laisser grande clarté leans, à fin que les oyseaux enfermez ne voyent les oyseaux de dehors, ou des arbres, ou autre chose qui les amusast, disirants liberté : car cela les amaigriroit. Aussi fault que la muraille soit moult bien garnie de paulx fichez, & perchez pour assoir les oyseaux. L’apast des Grives doit estre avec des figues batuës