Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée

bonnes humeurs, acomparants sa chair à celle de la Grive : aussi ont maintenant coustume de conceder aux malades d’en manger, l’estimants de facile digestion.

De l’Estourneau.
CHAP. XXIX.


L’ESTOURNEAU est tant cogneu d’un chacun, qu’il n’est ja besoing d’en parler par le menu. Il ha esté nommé des Grecs Psaros, & en Latin Sturnus. Mais pource qu’il est taché, & ha diverses couleurs, & que la pierre Thebaique, dont sont entaillez les grands obelisques & grosses colosses des Egyptiens, est quasi semblable en couleur à son plumage, les anciens nommerent icelle pierre Psaronium. L’estourneau est un peu plus petit que le Merle, aussi est du nombre de ceux qu’on nourrist en cage pour apprendre à parler : qui n’est chose moderne : car Pline au chapitre quarente-deuxiesme du dixiesme livre de l’histoire naturelle, dit, que de long temps les fils de l’Empereur avoyent un Estourneau qui parloit Grec, & Latin. Il est de couleur changeante, de mesme le collier d’un Ramiër, & madré de merques tannees par tout le corps, meslees de gris, & de cendré, semees seulement sur le bout des plumes : lesquelles ne sont communement comme celles des autres oyseaux, d’autant qu’elles sont plus estroictes & longuettes, comme sont celles qu’on voit autour du col des Chapons. Et comme l’Ostarde, la Cane petiëre, le Tercot, la Grive ont leurs taches diversement dessus les plumes, quasi depuis la racine : aussi l’Estourneau les ha seulement merquees