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De la tierce espece, qu’on nomme Merle au Collier.
CHAP. XXVI.


Savoisiens, & touts autres peuples habitants entre les haultes montagnes, & principalement au territoire d’Ambrun, & vers saint Jan de Moriënne, cognoissent une maniëre de Merle, qu’ils nomment Merle au collier, qui est si frequent en ces lieux lá, qu’on n’y voit autre oyseau plus commun. Lors que le veismes pour la premiëre fois, pensasmes bien que ce fust quelque chose de rare, luy voyant un collier gris, comme à la Perdris franche, & à la Cane petiëre masle. Mais voyants qu’aucuns paisans n’ignorent son nom, nous sembla bon enquerir si Aristote en avoit point fait de mention. Soudain trouvasmes qu’il les ha cognuz, disant qu’on en trouve de tels en Grece : car apres qu’au dixneufiesme chapitre du neufiesme livre des animaux, Aristote ha parlé du Merle noir & du blanc, voila comme il dit. Il y ha encor un autre Merle de ce genre, peu moindre que le Merle noir, & qui seroit semblable au noir, n’estoit que son bec n’est rouge, habitant par les haultes montagnes, & lieux couverts, & n’est de couleur si noire, mais fauve. Cela disoit Aristote, qui est la vraye description de ce Merle au collier. Ce Merle lá ayant le bec, les pieds, le cry, la façon de voler, & de faire