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tousjours prest à se combatre jusques à ce que l’un deux s’en fuye, & alors il se met à crier haultement d’une voix en faulcet, pour appeller sa femelle, luy signifiant qu’il est vainqueur. Il ha les griffes, le bec, & la couleur de mesme le Torchepot, & se tient au bois. Parquoy n’y ayant difference, que du grand au petit, baillons seulement le portraict du Torchepot.

Du Tercou, Torcou, ou Turcot.
CHAP. XVIII.


SOIT que nous appellons un oyseau Tercot, Turcot, ou Torcou, nous suyvons l’ethimologie antique Torquilla, pour exprimer un petit oyseaux, qui est rarement veu : lequel ayants trouvé la premiëre fois allongeant son col es mains d’un villageois, & maniant sa teste, faisoit la plus estrange mine qu’on puisse voir faire à oyseau : car il sembloit que ce fust une teste d’un Serpent. Le Turcot est celuy qu’Aristote ha nommé en Grec Jynx, En le descrivant faut qu’estendions nostre discours quelque peu plus oultre. Au temps qu’avions empesché certains hommes pour recouvrer les especes d’Alcyons, nous recouvrerent ce Turcot, sans sçavoir son nom ancien. Nous pensions de prime face que c’estoit celuy qu’Aristote nomme Alcyon vocalis. Mais depuis ayants aprins son antique appellation, fismes devoir d’en recouvrer un autre. Lon trouve quelques autheurs Neoteriques, qui pensent qu’Aristote ait constitué ce Tercot entre les especes de Pics verds : mais ils se sont abusez : car Aristote ayant veu que le Tercot ha quelques enseignes qui conviennent avec le Pic mart, ha dit en ceste maniëre au douziesme chapitre du second livre des animaux. Paucis quibusdam utrinque bini ungues, ut aviculae quam Jyngem vocant. Haec paulo major est quam