Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/337

Cette page n’a pas encore été corrigée

cendree : mais les aelles sont aussi mouchetees de rouge, comme celles d’un beau Papillon. Il vole à la maniëre des Huppes, c’est à dire, en batant des aelles : car aussi ses aelles sont tournees en la proportion de celle d’une Huppe. Ses jambes sont courtes, mais les doigts de ses pieds sont longs, dont y en ha deux devant & deux derriere. Il se paist de Mouches, & Araignes, qu’il prent le long des murailles. Il est manifeste qu’il vit aussi bien par les rochers precipiteux des haultes montaignes : car on l’oit voler en l’aer de bien loing, venant de devers les monts pour s’asseoir contre les tours des villes. Il fait ses petits dedens les pertuïs des murailles. On ne le voit gueres voler en plus grande compagnie, que deux à deux.

Du Torchepot.
CHAP. XVII.


LE TORCHEPOT est asses cogneu en touts païs, lequel lon ha nommé grand Grimpereau, pource qu’il grimpe & descend tout ainsi que font les Pics verds : car il est presque de meurs semblables, creusant les arbres en mesme façon. Son nid est composé avecques de la terre grasse, de si grand artifice qu’il ne sçauroit estre mieux, encor qu’il eust esté dressé de la main d’un potiër. C’est de lá qu’il est nommé Torchepot. Les Grecs, à nostre jugement, l’ont nommé Sitta, auquel les Latins n’ont changé le nom. Aristote le nous descrivant ha donné les enseignes à le cognoistre, telles que nous luy voyons : car mesmement c’est un petit oyseau de la grandeur d’un Cochevis, de meurs audacieuses, qui eslist son domicile es arbres, vivant de vermine de bois, & qui est moult diligent à se mettre en devoir de querir sa pasture, & d’esprit vigilant. Quand ce