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son bec n’est croché. Somme qu’il est moult bel oyseau, quelque peu plus grand qu’un Merle, retirant grandement à la Pie, de telle forme que le representons en son portraict. Les anciens ne l’ont cogneu : car on l’ha nouvellement apporté du Bresil.

De la Huppe.
CHAP. X.


LA HUPPE est si congeuë, qu’il ne seroit ja besoin la descrire, n’estoit pour faire la difference d’icelle avec plusieurs autres, qui sont semblablement huppez, tels que le Vanneau, le Paon, la Soulcie, le Cochevis, & autres. Nous la voyons seulement au temps d’esté : car si tost qu’elle ha fait ses petits, elle s’en va trouver un autre païs, plus chault que le nostre, & s’y tient durant l’hyver. Nous luy donnons ce nom, à cause de sa creste, mais les Grecs l’ont nommee Epops, à cause de son cry. Nous la nommons un Puput : car en oultre ce qu’elle fait son nid d’ordure, aussi fait une voix en chantant qui dit Puput. Les Grecs de Crete l’ont nommee Agriopetinon, dont en avons cogneu deux especes. Il semble, à ce qu’Aristote en escrit au quinziesme chapitre du neufiesme livre des animaux, qu’elle ne se depart de Grece en temps d’hyver, comme de ce païs cy. Mutat faciem tempore aestatis, & hyemis (dit il) sicut & caeterarum avium quoque agrestium plurimae. Toutesfois pource qu’on sçayt bien qu’elle ne demeure l’hyver en