Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/306

Cette page n’a pas encore été corrigée

De la Farlouse, Fallope, ou Alouëtte de pré.
CHAP. XXV.


NOUS cognoissons un oyseau moult ressemblant à une Alouëtte, excepté qu’il est de petite corpulence, lequel les habitants des confins des plaines de France nomment une Farlouse, ou Fallope : les autres Alouëtte de pré. Car il n’y ha difference sinon en la seule grandeur, comme aussi quelque peu en couleur : d’autant que la Farlouse est plus jaulnette, qui fait qu’elle ne soit totalement semblable à l’Alouëtte vulgaire, ains monstre estre espece differente. Aussi est bien fort roussette, & jaulnastre, & plus bigarree de noir que l’Alouëtte. Lon en fait grand estime pour tenir en cage : mais la difficulté qu’on ha de les eslever, & aussi qu’elle est mal-aisee en son manger, fait qu’on en voit en peu de lieux : Toutesfois que si lon en esleve quelcune, elle sera trouvee de moult plaisant chanter. Les Farlouses ont un ergot derriere tout ainsi que l’Alouëtte, & portent quelques plumes blanches es extremitez de la queuë, & ont le bec petit, delié, & longuet, ressemblant à celuy d’une Alouëtte. Le plumage de tout le corps qui touche la peau est totalement noir. Elle ne se perchent sur branche, & dorment en terre : toutesfois qu’en quelque temps de l’annee, s’eslevants en l’aer, font retentir les confins du desgorgement de la diversité de leurs voix : & ayants quelque arbre pres d’elles, appercevants l’ennemy se mussent par les branches :