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aussi maintenant est de penser que les Jays tombent du hault mal. Pline s’accorde avec Galien, quand au lieu devant allegué, il dit : Cortunicibus veneni semen, gratissimus cibus : quam ob causam eas damnavere mensae.

Du Proyer, Preyer, ou Pruyer.
CHAP. XX.


LE PRUYER, ou Preyer est oyseau quasi couvert des plumes d’Alouëtte, ou de Linote, excepté qu’il n’ha pas tant de blanc le long des aelles. Nous l’estimons du nombre des oyseaux passagers, & pensons qu’Aristote l’ha nommé Cenchramus. Et possible qu’Areteus, & autres autheurs Grecs entendoyent de luy, parlants de Cenchris, lors qu’ils entendoyent qu’on le baillast à manger aux malades, le mettant du reng des volailles, toutesfois que voulons seulement nous accorder avec Aristote : car s’il y ha autres qui ayent confondu le nom deu à la Cresserelle avec Cenchramus, nous n’y pourrions remedier. Le Pruyer est plus grand qu’un Cochevis, auquel baillerons une enseigne qui fera cognoistre duquel entendons : C’est, qu’il ha le bec court, & grosset, ayant comme une petite bute ronde, dure comme un os, qui est dedens le palais dessus son bec, dont la partie d’embas semble avoir este expressement taillee en eschancrure de chasque costé : car il y ha une coche qui fait que l’ouverture de son bec descend en travers. Lon ne voit aucun oyseau qui ait le bec fendu de telle maniëre. Il est palle dessous le ventre, quelque peu moucheté de brun. Ses jambes, & pieds sont entre rouge, & tanné, semblables à celles de l’Alouëtte, ayants l’ergot de derriere bien long, qui monstre qu’il est oyseau terrestre. Il ne se perche gueres sur les branches. Quelques uns sont de plumage approchant si fort de la Linote,