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Des Cailles, & de leurs conducteurs.
CHAP. XX.


TOUT ainsi comme il pourroit sembler chose indigne à celuy, qui n’escrit que choses graves, de declarer par le menu qu’elle est la figure d’une Caille, pource qu’elle est cogneuë d’un chacun, tout ainsi Aristote parlant, au douziesme chapitre du huittiesme livre des animaux, de certains oyseaux nommez Cynchramus, Glottis, Matrix, & Otus, en ha seulement fait mention en passant. Et Pline, qui ha presque traduit les escrits d’Aristote, en son dixiesme livre, chapitre vingt-troisiesme, les nomme en Latin quasi de mesmes appellations Greques, dont Aristote avoit usé : toutesfois il n’ha pas totalement suyvy la sentence d’Aristote : lequel au lieu dessus allegué, dit, que les Cailles arrivent en Grece sans aucun conducteur : mais quand elles s’en partent, elles ont des conducteurs nommez Glottis, ou Lingulaca, Orus, ou Auritus, Matrix, ou Ortygometra, & aussi Cynchramus, qu’interpretons Miliaris. Ce passage d’Aristote nous semble si difficile, que comme Pline ne l’ha bonnement comprins, aussi advouons n’entendre bonnement quels oyseaux Aristote prenoit pour Cynchramus, & Glottis, & Ortygometra : toutesfois que par soupçon en avons parlé plus à plain en leurs chapitres, suyvants l’opinion qu’avons conceuë sur le dire de Pline & Aristote en c’est endroit, n’ayants toutesfois entreprins sinon d’ensuyvre leur sentence. Les Cailles (dit Aristote) s’en partent de Grece, hors mis quelque petit nombre qui demeurent es