n’encruchent leurs nids, mais se tiennent contre terre, comme aussi touts autres oyseaux de grosse corpulence. Et sont en troupe tout le long de l’hyver : car sont de telle nature qu’elles eslevent quinze ou seze petits d’une niee, qui ne se laissent l’un l’autre tout le long de l’hyver, mais au printemps s’accoupplent deux à deux masle & femelle : Car lors la volee est separee d’ensemble. Lon dit que la femelle pond ses œufs en deux parts, l’un pour son masle, & l’autre pour elle. Son masle couve & nourrist les siens tout ainsi que la femelle : toutes deux meinent leurs petits par les champs, pour les faire vivre de grain, & ou la nuit les prend elles les couvrent de leurs aelles à la maniëre des Poulles. Et si d’adventure il survient quelcun qui trouve la Perdris avec ses petits, elle ne s’en volera pas bien loing, mais seulement courra ça & lá, & en criant rappellera ses petits, lesquels nature ha douëz de bien sçavoir courir, & se musser & cacher, tellement que trouvant une volee de Perdriaux en fort lieu, il sera difficile d’en pouvoir prendre un seul. Quant à ce qui ha esté dit, que la Perdris se presente à ceux qui l’ont trouvee avecques ses petits, faignant qu’elle se veut laisser prendre, se monstrant comme blessee d’une aelle, ou avoir une jambe rompuë, songeant à la malice pour donner temps à ses petits pour pouvoir eschapper semble estre vray semblable, qui est chose qu’on peut observer, tant en la Perdris de Grece, qu’en la nostre : car si lon pourchasse ses petits, elle ne cesse d’importuner & voleter au tour de celuy qui l’a trouvee. Et
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