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tout ainsi qu’elle ha enseigné au Coc de bois trouver commodement pasture par les forests situëes sur les montaignes. C’est ce qui ha fait que les Faisans ne sont si communs en Italie & Grece, comme en nostre France : car combien qu’il y ait aussi bien des plaines en ce païs lá, comme en cestuy-cy, & des bois taillis, toutesfois ils n’y sont si communs, mais ont des Cocs de bois, ou autres oyseaux à l’eschange. Nous, qui souventesfois avons cheminé par les haultes montaignes de diverses contrees, rencontrions de tels Cocs par les bois, vivants au sauvage. Parquoy il est difficile de les pouvoir apprivoiser. Lon ne sçauroit passer les monts en aucune saison de l’hyver, qu’on n’en puisse bien voir es boutiques des chaircuitiers, ou es hosteleriës des villages de Savoye, ou Auvergne, situëz par les montaignes, ou les habitants les nomment Cocs de bois : & es autres païs, Faisans bruyants : & en Italie Galli Cedroni : lesquels lon tue telles fois à l’arbaleste, l’autrefois à l’arquebouse : comme aussi sont prins aux rets, & lasset, à la maniëre qu’en escrirons des Faisans. Les Cocs de bois furent anciennement nommez Tetraones. Lon en voit à Venise qu’on y ha apportez des haultes montaignes du Friol, qu’on prend communement en hyver. L’oyseau nommé Tetrix, ou bien Ourax, des Grecs, dont Aristote ha fait mention, est possible une mesme chose avecques le Tetrao des Latins. Aristote dit en ceste sorte, au premier chapitre du sixiesme livre : Tetrix, quem Athenienses Uragem appellant, nec terrae, nec arbori suum nidum committit,