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semblable au Coc d’Inde, sinon que l’une porte la creste, & les barbillons rouges, qui au Coc d’Inde sont de couleur de ciel. Il est tout arresté que touts autheurs parlants du Coc d’Inde, que maintenons estre Meleagris, ont dit quils sont tachez de diverses madrures. Ces Cocs d’Inde ont un toffet de poils durs, gros, & noirs en la poictrine, resemblants à ceux de la queuë d’un Cheval, desquels ce seroit à s’smerveillé que les autheurs anciens Latins & Grecs neussent point parlé. Toutesfois Ptolomee en la penultime table d’Asie en ha fait speciale mention, le nommant Paon d’Asie. Pline ha escrit Meleagris, comme pour oyseau de riviere, duquel avons parlé au dernier chapitre du premier livre : c’est la cause que nous l’ayons escrit entre les oyseaux, qui nous sont incognuz : car nous pretendons qu’il vouloit entendre d’un autre, que de nostre Poulle d’Inde.

Du Coc de bois, ou Faisan bruyant.
CHAP. XI.


IL y ha telle distinction entre le masle Coc de bois, qu’entre nostre Coc privé, & la Poulle. Ce n’est merveille si les habitants des villes situees aux pieds des monts, n’ont les Faisants si communs, que ceux qui habitent en païs de plaine : qui toutesfois prenent grande quantité de Cocs de bois, qui nous sont rares au plat païs de France. La raison est que le naturel du Faisan luy enseigne vivre plus commodement par le païs plat, qu’à la montaigne :