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pieds non plus que l’Ostarde, & le Pluvier. Les racines de toutes ses plumes sont rouges & quasi comme sanglantes joignant la peau, tout ainsi que l’Ostarde : qui nous fait penser qu’elle est espece d’Ostarde. Car toutes deux, & principalement la Cane petiëre est aussi blanche dessous le ventre, comme est un Cygne : mais le dessus de leur dos est meslé de trois ou quatre couleurs, c’est à sçavoir fauve, bis, & roux entremeslé de noir. Les extremitez de ses quatre premiëres plumes des aelles sont noires par le dessus. Les plumes de dessous le bec sont blanches jusques à la poictrine. Il y en ha qui ont un collier blanc dessous en l’endroit du jabot, qui leur entourne la poictrine, comme aux Merles de Savoye. La couleur de la teste & de dessus le col ensuyt celle de l’eschine, & du dessus des aelles. Son bec est moins noir que celuy du Francolin. Ses jambes sont cendrees tirants sur le gris. Qui voudra avoir la perspective d’une Cane petiëre, s’imagine voir une Caille beaucoup madree, aussi grande comme une moyenne Faisande, & entendra de quelle maniëre est une Cane petiëre. Il n’y ha rien en son interiëur, qui ne soit commun aux oyseaux qui vivent de grain. Elle est du nombre des oyseaux deliciëux, aussi n’est moins prisee qu’un Faisan, & vit indifferemment de toutes maniëres de semences, comme aussi de Formis & Escharbots, & petites Mouches, & aussi d’herbe de blé. Soit que la couleur des Canes petiëres n’est tousjours mesme, tant au col & à la teste, comme aussi y ha difference du masle à la femelle : toutesfois le dessus du dos, & des aelles est tousjours constant en couleur.