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bec, tout ainsi que le Merops. Mais pource qu’il nourrist ses petits de grande quantité de poisson, nature les ha douëz de ce bien, que quand ils en ont digeré & confit la chair en leurs estomachs, les arestes demeurent entiëres en une pelotte, lesquelles ils revomissent en une petite masse ronde, tout ainsi comme un oyseau de proye rend sa curee des os & plumes de l’oyseau. Ceste masse d’espines & escailles demeure dedens le pertuïs avec les excrements de l’Halcyon : laquelle estant lá dedens entremeslee avec la terre, fait une mixture semblable à ce que les Grecs ont nommé Halosachne, c’est ha dire Plos salis. Et qui ne sçauroit ce qu’avons escrit desdictes arestes & escailles, considerant la structure du nid, diroit proprement que les Martinets pescheurs ont esté chercher les espines des poissons pour les mettre en leurs nids. Et nous mesmes au commencement trouvions estrange d’y trouver tant d’arestes : mais aytans sceu l’artifice de nature, qui veult qu’ils revomissent les espines quand la chair est digeree, il ne nous ha esté si difficile à croire. Nous mangeons indifferemment toutes autres especes d’oyseaux de riviere, fors les Halcyons, combien qu’ils se nourrissent de bon poisson. Car mesmement si les paisans en desnichent grande quantité au rivage des rivieres, il n’en feront autre estime, que de les bailler aux enfants pour s’en jouër, ou bien les seicher pour en garder les corps avecques les plumes, pour leur beauté exquise. Aristote au lieu susdit ha descrit le Martinet autant par le menu qu’aucun autre oyseau, lequel Pline ha ensuivy de mot à mot, au trentedeuxiesme chapitre, du dixiesme livre : mais il y ha esgard en la description de Pline : car ou il