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De la plus petite espece de Becassine.
CHAP. XXIII.


IL est une autre espece de Becassine, ressemblant mieux à la premiëre qu’à la seconde : car comme la premiëre ha le bec grosset à lextremité, & picoté, & la seconde ne l’a pas, aussi ceste petité cy l’ha ainsi grosset, & merqueté. Le dessus de son dos est de couleur changeante, comme le dos d’un Estourneau. Quelques uns le nomment aussi Deux pour un : car les chaircuictiers en les achetant des pourvoyeurs en prennent deux pour le pris d’un grand Becasseau. Le vray nom de ses Becasseaux est impudique, & toutesfois receu des paisans situëz aux riviages de l’Ocean, qui les nomment des Foutons : car c’est un oysillon qui remuë le plus souvent la queuë, que nul autre. Il est d’aussi bon manger que les dessusdits, & est appresté en la mesme maniëre.

De l’Alouëtte de mer.
CHAP. XXIIII.


LES Françoys voyants un petit oysillon vivre le long des eaux, & principalement es lieux marescageux pres la mer, & estre de la corpulence d’une Alouëtte, au moins quelque peu plus grandet, n’ont sceu luy trouver appellation plus propre, que de le nommer Alouëtte de mer, & le voyant voler en l’aer, on le trouve de mesme couleur, sinon qu’il est plus blanc par dessous le ventre, & plus brun dessus le dos qu’une Alouëtte. Il m’est advis qu’Aristote au troisiesme chapitre, du huittiesme livre des animaux, la nomme Schoeniclos : car il dit. Ad haec lacus & fluvios petunt Albiculae, Schoeniclos, Cinclus, & Tringa : quae omnes