Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/247

Cette page n’a pas encore été corrigée

luy trouve mesme goust au manger, qu’à la Poulle d’eau. Sa maniëre de nicher, & nourrir ses petits, est comme celle du Rasle.

Du Rasle noir.
CHAP. XIX.


LON trouve deux especes de Rasle : l’un qui suit les ruisseaux, & est cogneu en toutes contrees : l’autre qu’on trouve es genets, duquel parlerons cy apres. Et pource que ce nom est moult approchant de celuy d’un Trasle, voulons le nommer, de peur que l’affinité ne trompast : car il en sera parlé par cy apres, en descrivant la Grive. Il n’y auroit difference entre le Rasle rouge, & le noir, qu’en couleur, n’estoit qu’il y ha difference aux becs, & que le noir nous est beaucoup plus commun que le rouge. Lon ha donné le premier lieu de bien courir au Rasle, tellement que disant, courir comme un Rasle, signifié courir bien viste. Les paisans sçachants qu’il se musse par dedens les hayes, le long des ruisseaux, observent ses marches pour y tendre : par ainsi le prennent souvent au lasset. On le vole aussi à l’Espervier : mais il n’ha qu’un bon vol : parquoy n’est difficile à prendre, & encor mieux si c’est en païs descouvert. Ses jambes sont courtes, comme aux oyseaux qui ont le pied plat. Il ha les articulations, & les doigts moult longs, & celuy de derriere fort court. Sa plume le fait apparoistre beaucoup plus gros, qu’il n’est : car il n’a charnure que d’un Merle. Les plumes des cuïsses ont des taches