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aussi sont ses cuïsses & ses jambes, aussi hault enjambé qu’un Butor, ayant l’habitude & contenance d’iceluy. Les Egyptiens ont eu l’Ibis en grande veneration, pource qu’il les delivre des Serpents : Car ou il en trouve, il les mange, & s’il en est saoul, il ne les laisse en vie. Touts autheurs sont d’accord que c’est une espece de Cigogne. Aussi Aristote au XXVII. chapitre du neufiesme livre, l’a tousjours mis en la compagnie de la Cigogne. Les Egyptiens, qui estoyent plus ceremoniëux que touts les autres hommes, sentants que tels oyseaux leur faisoyent profit en leur mangeant les Serpents, les avoyent en veneration, non seulement en leur vie, mais aussi apres leur mort : parquoy à fin qu’ils ne fussent privez de sepulture, les faisoyent confire en diverses maniëres, lesquelles avons descriptes au livre intitulé De medicato cadavere. Tout ce que plusieurs autheurs ont dit de l’Ibis, est prins de Herodote, & mesmement Aristote au neufiesme livre, chapitre vingt-septiesme, en ha fait mention de deux especes, des blanches, & des noires. Ibes Aegypti, dit il, duplici genere distinguntur : sunt enim aliae candidae, aliae nigrae : candidae apud Pelusium tantum non sunt, cum in reliqua tota Aegypto babeantur. Nigrae contra apud Pelusium tantum : in caetera Aegypto nullae : tellement qu’il ne comte point l’Ibis blanche