Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/189

Cette page n’a pas encore été corrigée

& toutesfois peut voir des Pelicans, doit penser tel nom luy estre mal attribué, luy donnant ce qui est deu au Butor. L’appellation Françoyse du Pelican est venuë commune à cause des saincts escrits : parquoy chacun en ha entendu quelque chose, tant par les peinctures qu’on en fait, que par ce qu’on en parle à touts propos. Quand le Serpent ha tué les petits du Pelican, qui fait son nid contre terre, les peres en pleurent, & se batants la poictrine se font sortir du sang, dont les petits retournent à vie. Ce pelican estant de grosse corpulence & oyseau palustre, amasse des buchettes au rivage de quelque lac ou riviëre, & la fait autant d’œufs que le Cygne, & nourrit ses petits en la mesme maniëre : parquoy est facile que le Serpent face oultrage aux petits en l’absence des peres. Ce que les Latins nomment Platea, Platalea, ou Onocrotalus, Aristote aussi au huittiesme livre, douziesme chapitre de la nature des animaux, le nomme Pelecanes. Tous lesquels noms sont Synonimes signifiants une mesme chose. Les Pelicans sont oyseaux si communs en la riviëre Strimone, que quand passions par dessus les ponts, & parvenus sur les Collines, voyons les lacs blanchir pour la grande quantité qui s’y nourrissent en esté, comme aussi font en Aegypte en temps d’hyver. Laquelle chose avons ja cottee es discours de noz voyages. L’oyseau que nous appellons une Pale, & qui ha le bec comme une cueillier, n’est pas Pelecanes. Car nous voyons quelle ne peut nager sur l’eau, non plus que le Heron, pour ce qu’elle n’ha le pied plat. Combien que Pline au chapitre quarente-septiesme du dixiesme livre face mention de l’Onocrotalus, lequel il dit, resembler