Page:Pierre Belon - L'histoire de la nature des oyseaux.djvu/171

Cette page n’a pas encore été corrigée

le principal passetemps en temps de paix : Aussi faut par consequent qu’ils y facent grande despense. Le plus plaisant vol, est celuy du Milan. Mais sçachant que le Milan ne viendroit ça bas sans Duc, il est necessaire que celuy qui veult voler pour Milan, face porter un Duc, qui est la cause qu’on le voit sur le poing des fauconniers es plaines de France. Il est tout arresté que sans cela on n’en voirroit aucuns, d’autant qu’ils hantent tant seulement en païs de montaigne, ou ils font leur aire, quelques fois dedens les rochers, ou bien es pertuïs des haultes tours. Quand les fauconniërs font en plaine campagne avec leurs Sacres, & Faucons, ayants advisé le Milan, ils laissent soudain voler leur Duc, auquel ils ont attaché une queuë de Regnard. Le Duc s’en vole à fleur de terre assez loing, & lá demeure dedens un champ sans se brancher sur arbre. Or puis-que le Milan ne fait rien de mal au Hibou, sinon que se tenir pres de luy, n’y ha il pas occasion de demander qui est la cause qui fait amuser le Milan à le regarder ? Lon ne trouvera autre raison que celle qu’Aristote ha enseigné parlant des oysillons, qui s’amusent à contempler la Cheveche, esmerveillez de sa forme, qui sont attentifs à la regarder. Il y en ha qui pensent