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est de prendre sa proye des petits oysillons en volant. Parquoy il n’y ha aucun paisant, ou homme de basse condition, qui ne le cognoisse. La comparaison des petits poissons en l’eau, pourchassez des plus grands, est conforme à celle des petits oysillons en l’aer pourchassez du Hobreau. Car tout ainsi comme les poissons chassez par les Dauphins, ne se sentants estre en seureté dedens leur element, ont recours à se sauver en l’aer, & ayment mieulx estre à la mercy des Caniards, & Mouëttes, & autres oyseaux de marine qui volent au dessus de l’eau, que de se donner en proyë à leur ennemy : tout ainsi les Hobreaux advisants les chasseurs aux champs, allants chasser le Lievre, ou la Perdris, accompagnent les chasseurs en volant par dessus leur testes, esperants trouver rencontre de quelque oysillon, que les chiens font lever. Mais comme advient que les Farlouses, Proyers, Cochevis, & Allouëttes ne se branchent en arbre, se trouvants sur terre à la gueule des chiens sont contraints de s’eslever en l’aer, par ainsi se trouvants combatues des chasseurs, & des Hobreaux, ayment mieulx se donner en proye aux chiens, ou chercher