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collet, & au dessus du ply des aelles : auquel endroit le duvet est si blanc, qu’il en est luisant & delié comme soye. Les pelletiers sçavent tirer les plus grosses plumes de la peau des Vautours laissants le duvet, qui est au dessous, & ainsi la conroyent faisants pelices, qui valent grand somme d’argent. Mais en France s’en servent le plus à faire pieces pour mettre sur l’estomach. A peine pourroit lon croire que les peaux en fussent si fortes, qui ne l’auroit veu. Estants en Egypte, & es plaines de l’Arabie deserte avons observé, que les Vautours y sont frequents & grands : parquoy est à penser qu’il n’en fault que quelque couple de douzaines pour en fourrer une robe, toutesfois qu’en France en faisons seulement les parures. Les Vautours ont cela de particulier, que leurs jambes sont couvertes de poils, chose qui n’advient à aucune espece des Aigles, & oyseaux de rapine. Qui seroit au Caire, & iroit voir les marchandises par les Basestans qui sont exposees en vente, trouveroit des vestements de fine soye fourrez de peaux de Vautours, tant des noirs, que des blancs. N’estimons les seigneurs Egyptiens, Arabes, & Turcs si peu : car ils sont plus braves en despense de fins vestements, que noz gentils hommes d’Europe, & principalement en fourrures. Nous avons approuvé telles paroles, escrites en un livret ancien, dont l’autheur ne s’est nommé. Vultur (dit il) à volatu tardo nominatus putatur.