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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

se développe dans les formes les plus gracieuses, avec de vastes branches, latéralement étendues, couvertes d’une écorce d’un blanc brillant, et ajoute un trait distinctif de grandeur à l’imposante beauté des forêts. J’en ai vu qui mesuraient quinze pieds et demi de diamètre. Le cotonnier, populus deltoïdes, est un autre géant, qui croît à une hauteur prodigieuse ; le bignonia radicans paraît s’y accrocher de préférence, monte jusque dans ses sommets, et déploie une profusion de grandes fleurs de couleur de flamme et en forme de trompettes. Le voyageur admire ici les mille grandes et hautes colonnes du cotonnier, enveloppées, de la terre jusqu’aux branches, d’une draperie de lierre d’une profonde verdure. C’est un de ces charmes de la nature qu’on ne peut se lasser de contempler. Le cornouiller, cornus florida, et le bouton rouge, cercis canadensis, tiennent le milieu entre l’arbre et l’arbrisseau. Le premier a une belle feuille en forme de cœur et étend ses branches en parapluie ; elles se couvrent, au printemps, de brillantes fleurs blanches ; à l’automne, elles présentent de belles baies écarlates. L’autre est le premier arbrisseau qu’on voie en fleurs le long du Missouri, c’est alors une superficie complète de boutons, ressemblant à ceux du pêcher. Ces arbrisseaux sont dispersés en tous sens dans la forêt ; et au commencement du printemps, leurs masses de fleurs brillantes forment un contraste gracieux avec le brun dominant de la verdure. Le bouton rouge donne au pay-