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TRADITIONS, MOEURS ET COUTUMES

racines médicinales, il dépose en même temps dans la terre sa petite offrande à Me-suk-kummik-okwi.

Tous ces chants sont marqués sur l’écorce du bouleau, ou sur de petits morceaux de bois plats ; les idées y sont exprimées par des figures emblématiques.

C’est une tradition parmi les Pottowatomies qu’il y a dans la lune une vieille femme, toujours occupée à faire un grand panier. Si elle réussit à finir son ouvrage, le monde doit périr ; mais un gros chien l’observe sans relâche, et détruit son ouvrage quand il est sur le point d’être achevé. Le combat entre le chien et la femme a lieu à chaque éclipse de lune. Le gros chien est la tache noire que l’on voit au sud de cet astre.

Ils croient que le tonnerre est la voix de certains êtres vivants. Quelques-uns pensent que ces êtres ressemblent à des hommes, d’autres qu’ils ont la forme d’oiseaux. Toutes les fois qu’il tonne, ils brûlent du tabac qu’ils offrent en sacrifice au tonnerre. Il est douteux qu’ils connaissent la liaison du tonnerre avec l’éclair qui le précède.

Voici une tradition très-singulière que je tiens du premier chef de la nation ; elle est répandue parmi toutes les tribus de l’Illini, ou des États de l’Illinois, de l’Indiana et de l’Ohio. En remontant le Mississipi, après Saint-Louis, entre Alton et l’embouchure de la rivière des Illinois, le voyageur observe, entre deux grandes côtes, un étroit pas-