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DES POTTOWATOMIES

temps en temps, ils mènent une vie tout à fait oisive ; ils causent en fumant la pipe, jouent aux cartes, ou à quelque autre jeu peu fatigant, et voilà tout.

Lorsqu’il s’agit de donner un nom à un enfant, les parents font une grande fête ; ils envoient à tous les convives un petit morceau de feuille de tabac, ou une petite baguette : c’est là leur manière d’inviter. Après le repas, le plus ancien de la famille proclame le nom, qui a généralement rapport soit à quelque marque distinctive, soit à quelque songe de l’enfant, ou bien à quelque beau ou quelque vilain trait par lequel il se serait fait connaître. Cette cérémonie a lieu, pour les garçons, quand ils ont atteint dix-sept ans. Ils doivent subir auparavant un jeûne très-rigoureux de sept à huit jours, pendant lesquels les parents recommandent à leur enfant de faire une grande attention aux rêves que le Grand-Esprit lui envoie, et qui lui révéleront ses destinées futures : par exemple, s’il sera chef ou grand guerrier, par le nombre d’animaux que sa hache immolera, ou des chevelures qu’il remportera sur ses ennemis dans ses songes. L’animal qui se sera présenté à lui va devenir son dodême, et pendant toute sa vie il doit en porter une marque sur lui : griffe, dent, queue ou plume, n’importe.

La caste des faux ministres de la religion chez les sauvages est connue sous le nom de grande médecine ; ceux qui en sont font bande à part.