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LETTRE

À

M. François De Smet.
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Université de Saint-Louis, le 3 novembre 1842.
Mon très-cher François,

Dans ma dernière lettre, datée du 15 août, je promis à M. le chanoine De la Croix d’écrire de Saint-Louis, si j’avais le bonheur d’y arriver : le Seigneur m’a ramené sain et sauf, et me voici en devoir de remplir ma promesse. En quittant le P. Point et le camp des Têtes-plates sur la rivière Madison, j’étais accompagné de six de nos sauvages. Trois jours après, nous avions déjà franchi deux chaînes de montagnes, et parcouru cent cinquante milles dans un pays souvent visité par les Pieds-noirs, sans toutefois les rencontrer.

À l’endroit où la Rivière des vingt-cinq verges se jette dans la Roche-jaune, nous trouvâmes environ deux cent cinquante loges de sauvages, tous amis des missionnaires, savoir des Têtes-plates, des Kalispels, des Nez-percés, des Kayuses et des Serpents. Je passai trois jours au milieu d’eux, pour les exhorter à la persévérance, et