Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XXXI
ABRÉGÉ

aux Serpents. Les missionnaires, après avoir passé la rivière, traversèrent un désert sablonneux, pendant trois jours, souffrant beaucoup de la soif. C’est dans ce désert que se trouvent les trois grandes Buttes. Une belle vue s’y présente dans le lointain, celle des Trois-Tetons. Ils sortirent de ce désert de sable pour entrer dans un défilé qui les conduisit dans les montagnes du Koskooski — ils passèrent ensuite par le versant, à l’Est des monts Rocheux. On rencontra le camp Tête-plate et celui des Pends-d’oreilles dans la vallée de la Tête à Castor, tributaire de la fourche de Jefferson, une des trois qui forment le Missouri. Nos voyageurs repassèrent sur le côté ouest des montagnes et entrèrent dans la belle vallée de la Loge-au-Chevreuil, entourée de fontaines sulfureuses thermales. Ils la descendirent jusqu’à sa jonction avec la vallée de la Racine-Amère, appelé depuis, la vallée de Sainte-Marie. — (Cette jonction est connue dans le pays sous le nom de la Porte de l’enfer.) Ils entrèrent dans la vallée jusqu’à la distance d’environ trente milles et y commencèrent la Mission de Sainte-Marie, parmi les Têtes-plates. C’était vers la fin de Septembre. Le Père De Smet, manquant d’outils pour les travaux de l’agriculture, et de vivres pour passer l’hiver, se rendit, accompagné de quelques sauvages, au fort Colville, situé aux chutes des chaudières du Columbia, éloignées d’environ deux cents milles. Pour y arriver, on passe par la plaine de Camasle, par celle des Chevaux et par le lac Tête-plate ; on met quatre jours à traverser la grande forêt de cèdres et de pins qui longe la rivière Tête-plate. Le Père De Smet y mesura un cèdre qui avait sept brasses de circon-