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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

cavaliers ; d’autres en pareil nombre nous y attendaient déjà. Nous récitâmes ensemble la prière du soir, et je fis l’instruction. L’interprète et Martin continuèrent les conversations religieuses bien avant dans la nuit ; c’était, comme parmi les Stietshoi, une incroyable avidité d’entendre la parole de Dieu. Toute la journée du lendemain se passa encore en prières, cantiques et instructions ; j’y baptisai cent six enfants et quelques personnes âgées ; et l’endroit où nous étions reçut le nom de Plaine-de-la-prière. Il me serait impossible d’exprimer le bonheur de ces hommes affamés du pain de la parole divine. Quel bien ne ferait pas un missionnaire résidant au milieu de ces peuplades si avides de se faire instruire et si dociles aux grâces du Seigneur ! Dieu daignera sans doute envoyer des ouvriers à cette vigne, qui n’attend qu’un peu de culture pour produire des fruits en abondance. Après quelques règlements et avis, je quittai ce peuple intéressant ; trois jours après, j’étais de retour au fort Colville.

Parmi les cours d’eau innombrables qui entrecoupent le continent américain, et qui offrent des moyens de rapports précieux avec ses portions les plus éloignées, le fleuve Columbia est l’un des plus remarquables, non-seulement à cause de sa grande importance à l’ouest des montagnes, mais encore à cause des dangers qui accompagnent sa navigation à quelque distance de l’océan Pacifique. Traversant un territoire qui, dans plusieurs endroits,