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UNE ANNEE DE SÉJOUR

sement de véritables Robes-noires se formerait bientôt dans leur voisinage. J’y baptisai un petit enfant moribond. C’est dans leur pays, qu’en 1836, un iconoclaste moderne, nommé Parker, brisa une croix qu’il rencontra sur le tombeau d’un enfant, comme il le raconte lui-même dans la relation de ses voyages, en ajoutant avec emphase « qu’il ne voulait pas laisser dans ce pays un monument d’idolâtrie élevé en passant par quelques Iroquois catholiques. Pauvre homme, qui n’en sait pas davantage au siècle où nous vivons ! S’il revenait aujourd’hui aux montagnes, il entendrait retentir les louanges du saint Nom de Jésus sur le bord des rivières et des lacs, dans les prairies comme au sein des forêts ; il verrait la croix plantée de rive en rive, sur un espace de mille milles, dominant la plus haute cime des montagnes des Cœurs-d’alêne, et la chaîne principale qui sépare les eaux du Missouri de celles du Columbia, saluée avec respect dans les vallées de Wallamette, de Cowlitz et de la Racine-amère. Au moment où j’écris, le révérend M. Demers est allé la planter parmi les différentes nations de la Nouvelle-Calédonie ; partout la parole de Celui qui a dit que ce signe adorable attirerait à lui tous les hommes, commence à se vérifier en faveur des pauvres brebis si longtemps errantes sur le vaste continent américain. Que n’est-il donné à ce briseur de croix de repasser dans ces mêmes lieux : il y verrait l’image de