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UNE ANNEE DE SÉJOUR

La plaine qui domine le lac est l’une des plus belles et des plus fertiles des montagnes : la Rivière-à-Clarke ou Tête-plate la traverse et s’étend à plus de deux cents milles au nord-est : elle est large, profonde, poissonneuse et bien boisée, principalement en cotonniers, trembles, pins et bouleaux. J’y ai remarqué plusieurs emplacements qui seraient fort propres à l’établissement de réductions, s’ils étaient plus éloignés de la grande plaine à l’est des montagnes où résident les Pieds-noirs, et plus à proximité de l’un des postes de la Compagnie de la baie d’Hudson, d’où l’on pût se procurer les choses nécessaires à la vie civilisée. Le lac, environné de hautes montagnes, est de toute beauté ; il peut avoir de quarante à cinquante milles de long ; il est parsemé d’îles montagneuses et remplies de chevaux marrons.

Le 16 avril, je fis mes adieux à mes guides Kootenays, et partis de grand matin, accompagné de deux Canadiens et de deux sauvages. Le soir, après avoir parcouru une distance d’environ cinquante milles, nous campâmes près d’une belle fontaine chaude et sulfureuse, où les sauvages aiment à se baigner après une longue course, prétendant que ce bain les remet de leurs fatigues. J’y trouvai dix loges de Kalispels, le seul petit camp de cette nation que je n’eusse pas encore rencontré dans mes différentes courses. J’y établis, comme partout ailleurs, l’exercice de la