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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

fois leurs députations avaient traversé les déserts de l’Ouest ; huit de leurs gens avaient péri en route, trois par les maladies, cinq par les armes des Sioux ; deux fois presque toute la peuplade s’était transportée de la rivière de la Racine-amère, sur les bords de la Rivière-verte, c’est-à-dire, à plus de cinq cents milles de leurs campements ordinaires ; enfin ceux qui nous voyaient les premiers avaient encore, à la première nouvelle de notre approche, parcouru la moitié de cet espace. Aussi, en nous voyant, ne purent-ils d’abord s’exprimer que par leur silence ; mais bientôt leur bouche parla si bien de l’abondance du cœur, que nous en étions émerveillés. J’ai rapporté dans une de mes lettres précédentes les paroles admirables qu’adressa en cette circonstance le chef Wistilpo à ses camarades, et les consolantes nouvelles qu’il nous donna des dispositions de la peuplade et de la conduite édifiante qu’ils avaient tenue pendant mon absence.

Nous partîmes du Fort-Hall le 19 août, sous la

    jointe au délabrement de ses forces, détermina M.  De la Croix à quitter l’Amérique. M.  Blanc, vicaire général et administrateur du diocèse, consentit à le laisser partir. M.  De la Croix arriva à Gand en juin 1834. Depuis cette époque, il s’employa avec zèle à diverses fonctions du ministère sacerdotal. Il devint chanoine honoraire en 1839, et secrétaire général pour la Propagation de la foi dans le diocèse de Gand, fut nommé chanoine titulaire en 1849, et mourut pieusement à Gand, le 20 août 1869, à l’âge de 77 ans.

    (Note de l’Éditeur.)