Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/343

Cette page a été validée par deux contributeurs.
295
AUX MONTAGNES ROCHEUSES

Il a protégé notre sainte Religion avant notre arrivée dans le pays, et il ne cesse encore de la favoriser et de la soutenir de toute manière.

Étant dans la même contrée, travaillant pour le même but, ayant les mêmes intérêts, c’est-à-dire, le triomphe de la religion catholique dans ce vaste territoire, M. Mod. Demers[1] et

  1. Ce vaillant missionnaire n’est plus de ce monde. Sa mort a été ainsi annoncée par le Victoria Standard du 29 juillet 1871 : « Un excellent homme, un des meilleurs qui aient vécu ici ou dans aucune autre contrée, l’évêque Demers, est décédé hier matin dans sa résidence, rue Humboldt. Il n’y avait peut-être pas un homme aussi universellement populaire que cet évêque. Chacun, sans avoir égard aux opinions religieuses ou politiques, l’honorait et le respectait. Sa mission dans cette vie était de faire le bien, et personne ne se dévoua plus entièrement et plus assidûment à cette œuvre qu’il ne le fit lui-même. Il naquit le 11 octobre 1808, près de Québec, dans le Bas-Canada, fut ordonné prêtre le 7 février 1836, et nommé le premier évêque de l’île Vancouver, le 30 novembre 1847. Il fut un des premiers évêques nommés par le Saint-Père Pie IX. Son diocèse comprenait, cette immense étendue de terrain comprise depuis le 49e parallèle jusqu’à l’océan Arctique, et des montagnes Rocheuses jusqu’à la Russie d’Amérique. En 1863, la partie continentale fut érigée en vicariat apostolique et confiée à Mgr. d’Herbomez, des oblats de Marie, consacré évêque de Melitopolis, in partibus infldelium, le 9 octobre 1864. » Le Monde, journal français, ajoute : « Ces lignes suffiraient pour faire l’éloge d’un des plus grands et des plus étonnants apôtres de l’Ouest de l’Amérique. Mgr. Demers n’était pas un inconnu en France. À trois reprises différentes, il avait quitté les Indiens pour venir implorer des secours en leur faveur,