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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

confiance en Dieu sera toujours notre bouclier : nous prenons les précautions que dicte la prudence, et nous demeurons sans crainte à notre poste. Un jeune Simpoil vient d’arriver à notre camp : voici ses paroles mot pour mot : « Je suis Simpoil, ma nation fait pitié ! Elle m’envoie pour écouter vos paroles, et apprendre la prière que vous annoncez aux Têtes-plates. Les Simpoils désirent aussi la connaître et imiter leur exemple. » Ce brave jeune homme va passer l’hiver avec nous, et retournera au printemps prochain parmi ses frères, pour y jeter la semence de l’Évangile.

Toute la nation Tête-plate convertie, quatre cents Kalispels déjà baptisés, ainsi que quatre-vingts Nez-percés, plusieurs Cœurs-d’alêne, Kootenays et Pieds-noirs ; les Serpents, les Simpoils, les Chaudières et une foule d’autres peuplades qui nous tendent les bras ; le gouverneur du fort Vancouver et le Révérend M.  Blanchet qui demandent avec les plus vives instances que nous venions former un établissement dans cette contrée ; en un mot, tout un vaste pays qui n’attend que l’arrivée des véritables ministres de Dieu, pour se ranger sous l’étendard de la croix de Jésus-Christ, voilà, mon Révérend Père, le bouquet que nous vous offrons à la fin de 1841 !

C’est au pied du crucifix que vous cherchez les moyens de pourvoir au bien spirituel des âmes confiées à vos enfants. Notre nombre est bien loin de suffire aux besoins pressants et actuels des