établis dans une quinzaine de loges nous reçurent avec les mêmes démonstrations d’amitié que leurs compatriotes de la veille. Le chef, qui avait fait plusieurs milles pour venir à ma rencontre, m’avoua franchement que des ministres américains, qu’il avait rencontrés pendant l’été, lui avaient rendu ma prière (religion) fort suspecte : « Mon cœur se trouve divisé, ajouta-t-il, et j’ignore à quoi m’en tenir. » Je n’eus point de peine à lui faire comprendre la différence entre ces messieurs et les prêtres catholiques, et les motifs de leurs calomnies contre, la véritable Église de Jésus-Christ.
À l’entrée de la prairie aux chevaux se trouve un beau petit lac d’environ six milles de circonférence, entouré de hautes montagnes. À cause de la commémoration des morts que célébrait l’Église en ce jour, je l’appelai le lac des Âmes.
Le 3 novembre, après avoir dit les prières de grand matin et donné une instruction à tous les sauvages réunis, nous continuâmes notre marche sur les bords de la Rivière-à-Clark que nous devions côtoyer pendant huit jours. Nous fûmes une grande partie de la journée sur le penchant d’une haute montagne, gravissant un rocher raboteux et brisé, de quatre à cinq cents pieds d’élévation. J’avais vu de bien mauvais passages, mais aucun ne m’avait encore paru aussi dangereux : le monter à cheval était impossible ; à pied, je serais épuisé de fatigue avant d’être au bout. Je me rappelai que nous avions à notre suite une vieille mule