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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

« je cherche ; cependant que votre volonté soit faite. » Cette prière devait être agréable à Dieu. Il ne retrouva pas ses calumets, mais il avait reçu à la place quelque chose qui valait incomparablement mieux, les dons du Saint-Esprit par lesquels il se distingue, simplicité, piété, sagesse, patience, courage et sang-froid. Telles sont les qualités qui l’ont fait élever, par les suffrages de toute sa tribu, à la première dignité où puisse parvenir un sauvage, et qui, désormais sanctifiées par la foi et la charité, relèveront un jour, je l’espère, à une éminente dignité dans le ciel. Plus heureux que Moïse, ce nouveau conducteur d’un autre peuple de Dieu, après avoir erré dans le désert plus longtemps que le premier, a fini enfin par introduire ses enfants dans la terre promise. Il a été baptisé le premier de sa grande famille ; il se nomme Paul, et comme saint Paul, il n’ouvre la bouche que pour amener ses nombreux enfants à la connaissance et à l’amour de Notre-Seigneur.

Vous vous êtes offertes dans une de vos lettres à servir en quelque sorte de marraines à nos nouveaux convertis ; je vous exhorte donc beaucoup à prier sans cesse pour eux, car chacune de vous aura bientôt à répondre pour une centaine de filleuls ; aux cinq cents que j’ai eu le bonheur de baptiser l’année passée, nous en ajouterons, avec la grâce de Dieu, encore six ou sept cents avant la fin de l’an 1841.

Me recommandant à Dieu dans vos bonnes