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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

de l’arbre des élus et coller leurs lèvres sur le bois qui a sauvé le monde ; avec quel dévouement ils prenaient à haute voix le saint engagement de souffrir plutôt mille morts que de jamais abandonner la prière !

Si nous étions en nombre, encore quelques années, oh ! que de nouvelles provinces ne viendraient pas s’adjoindre au royaume de Notre-Seigneur ! Je n’en doute pas, deux cent mille âmes seraient sauvées. Les Têtes-plates et les Cœurs-d’alêne ne sont pas nombreux, il est vrai ; mais les Pends-d’oreilles forment une tribu trois fois plus considérable et non moins bien disposée : l’année dernière j’ai baptisé plus de deux cent cinquante de leurs enfants ; leur grand-chef, déjà baptisé et nommé Pierre, est un véritable apôtre, et ils ne sont éloignés de nous que de quatre à six journées de chemin. Viendront ensuite six cents Shliskatkumche, huit cents Stietshoi, trois cents Zingomenes, deux cents Shaistche, trois cents Shuyelpi, cinq cents Tchilsolomi, quatre cents Simpoils, deux cent cinquante Zinabsoti, trois cents Zin-Jzaeêous, mille Yejakomi, tous de la même souche, et parlant à peu près la même langue. Les Spokanes, leurs voisins, ne tarderaient pas à suivre leur exemple ; les Nez-percés, déjà envahis par les ministres protestants, se dégoûtent fort des prêches et nous tendent les bras. Les Ranax dont un chef s’est montré si bien disposé, les Serpents et les Corbeaux que j’ai visités l’année dernière,