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SEPTIÈME LETTRE.

AUX

religieuses Théresiennes de Termonde. .
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Racine-amère, de l’emplacement choisi
pour la lre Réduction, 26 octobre 1841.


Mes très-chères sœurs en Jésus-Christ,

Vous qui priez tant pour nous et pour nos pauvres sauvages, vous méritez sans doute une longue lettre de notre part. Je prends d’autant plus volontiers la plume, que les nouvelles que j’ai à vous communiquer ne contribueront pas peu, je le sais, à vous maintenir dans vos bonnes résolutions, et à augmenter même, s’il se peut, la ferveur et la constance de vos prières.

Après un voyage à cheval de quatre mois et demi dans le désert, et malgré la privation continuelle de pain, de vin, de fruits, de café, de tout ce que le voyageur appelle les douceurs de la vie, nous nous sentons plus forts, plus dispos et plus encouragés que jamais à travailler à la conversion de ces pauvres âmes que la divine miséricorde nous adresse de toutes parts. Après Celui qui est l’auteur de tout bien, grâces en soient rendues à