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XV
ABRÉGÉ

l’île de Wieringen et celle de Texel. Là il s’embarqua pour les États-Unis à bord du navire Colombus.

Le 15 août, les futurs missionnaires passèrent près du Helder et entrèrent dans la mer du Nord. Ils virent les îles de

    fief, avec les droits régaliens à sir Georges Calvert, comte de Baltimore, et à ses descendants, un vaste territoire situé au nord de la Virginie, et qu’il appela Maryland (Terre de Marie) du nom de sa femme Henriette Marie, fille d’Henri IV. Baltimore voulait faire de cette concession une terre de refuge pour les catholiques persécutés, et il se disposait à partir pour l’Amérique, lorsqu’il mourut au mois d’avril 1632.

    Le second de ses fils, Léonard Calvert, reprenant ce projet, partit l’année suivante avec deux cents familles anglaises presque toutes catholiques. Quatre religieux de la compagnie de Jésus, dont un chapelain du noble Lord, accompagnaient les émigrants : les PP. André White, John Altham, Knowles et Tom Gerwack.

    Ils débarquèrent, le 29 mars 1634, à l’île Saint-Clément sur le Potomac qu’ils remontèrent avec deux petits navires, l’Arche et la Colombe, et fondèrent une ville qui reçut le nom de Baltimore. Mais revenons à M.  Nerinckx.

    Ce digne prêtre avait à peine mis le pied sur le sol des États-Unis qu’il offrit immédiatement ses services au patriarche de l’Église américaine, l’évêque Carroll. Le digne prélat reçut le bon exilé à bras ouverts et l’envoya immédiatement à Georgetown. Peu après il fut dirigé sur le Kentucky et alla rejoindre le Rév. M.  Badin, vicaire général, avec lequel il demeura sept ans à Saint-Étienne, se dévouant de tout son cœur à l’œuvre du saint ministère. Il semblait trouver ses délices dans les peines et les souffrances. Doué d’une constitution robuste et d’une force herculéenne, il ne s’épargnait pas, et Dieu préserva tellement sa santé qu’à l’âge de soixante ans, il semblait jouir de toute l’énergie et de toute la vigueur de la jeunesse. Il fit deux fois