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VOYAGES

que des buissons, des saules, des bouleaux, ainsi que l’aune, le sureau, le cotonnier ou peuplier blanc dont l’écorce sert en hiver de nourriture aux chevaux, le tremble dont la feuille est toujours en mouvement : les Canadiens y attachent une idée superstitieuse, ils disent que c’est sur ce bois qu’on a crucifié Notre-Seigneur, et que, depuis, la feuille ne cesse de trembler. Sur les montagnes, on ne trouve de haute futaie que le pin et le cèdre blanc et rouge, ce dernier est le plus en usage pour les meubles ; c’est, après le cyprès, le bois le plus durable de l’Ouest. Il y a cinq espèces de pins : le pin de Norvège, le résineux, le blanc, le pin à goudron, et le pin élastique, dont les sauvages se servent pour faire des arcs. L’if, quoique rare, se trouve sur les montagnes, ainsi que l’érable blanc ; les tamarins y viennent en abondance. Vers les Côtes-noires, la violence des vents est telle, que les cotonniers, qui y croissent à ] exclusion de presque tout autre arbre, revêtent les formes les plus étranges. J’en ai vu dont les branches tordues rentraient dans le tronc principal, et finissaient par prendre de si singulières positions qu’il eût été impossible à une certaine distance de dire quelle partie visible de l’arbre touchait immédiatement la racine.

Oiseaux. Les oiseaux ne sont pas moins variés que les fleurs ; on en voit de toute forme, de toute grandeur et de tout plumage, depuis le pélican blanc et le cygne, jusqu’au roitelet et à l’oiseau-