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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

les cormiers parmi les arbustes, parce qu’en effet la tige qui les porte n’atteint jamais la hauteur moyenne d’un arbre. Le cormier, qui se présente sous la forme d’un buisson, porte un fruit excellent que les voyageurs appellent la poire des montagnes ; mais il n’a rien de commun avec ce fruit, et n’excède pas la grosseur d’une cerise ordinaire. La cerise d’Amérique diffère de celle d’Europe, en ce qu’elle forme des grappes sur la tige, à peu près comme nos groseilles noires, et qu’elle n’a que la grosseur de nos fraises des bois. La corme et la cerise constituent en partie la nourriture des sauvages dans la saison, et ils les sèchent pour leurs provisions d’hiver. Les cenelles, fruit du houx, sont de deux sortes, blanches et rouges. Voyez, à la fin de ma lettre, la liste des fruits, plantes et racines qui croissent spontanément dans les différentes parties de l’Ouest, et qui, à défaut d’autre chose, tiennent lieu de nourriture.

Le lin est fort commun dans nos vallées ; la même racine (ce qui est fort remarquable) est assez féconde pour pousser de nouveaux jets pendant un certain nombre d’années. Nous en avons eu la preuve sous les yeux, dans une racine à laquelle sont encore attachées une trentaine de tiges de différentes crues. Le chanvre est plus rare que le lin.

Arbres. Comme nous avons presque toujours côtoyé les rivières, nous n’avons pu rencontrer une grande variété d’arbres. On n’y voit guère