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QUATRIÈME LETTRE
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Camp du Grand-Visage, 1er septembre 1841.


Mes très-chers Frères,

Ce n’est donc qu’environ quatre mois après notre départ de Westport, que nous atteignîmes le gros de la peuplade vers laquelle nous étions spécialement envoyés. Là se trouvaient les principaux chefs. Quatre d’entre eux étaient venus au-devant de nous à une journée de chemin ; ils nous rencontrèrent sur l’une des sources du Missouri dite la Tête-au-castor, où nous étions campés avec quelques Ranax, dont je parlerai plus tard. Le 30 août, sous la conduite de ces nouveaux guides, après avoir passé la petite rivière, nous nous avançâmes dans une grande plaine à l’horizon de laquelle, vers l’ouest, se trouvait le camp des Têtes-plates. Nous ne l’aperçûmes distinctement que sur le soir ; mais longtemps avant de le découvrir, nous avions rencontré de distance en distance de nombreux courriers qui nous annonçaient que nous n’en étions plus éloignés. À leur empressement, il était facile de discerner le contentement, la joie qui les animait. Déjà le guerrier Tête-plate, sur-